1er épisode de l’histoire d’un parcours transversal en 4 épisodes
Du deltaplane à l’ULM en passant par le ballon dirigeable et la montgolfière !
Mon parcours aéronautique
Il commence en 78, à l’âge de 27 ans.
Je rêvais des airs depuis longtemps… probablement depuis qu’enfant, je voyais des avions survoler à basse altitude la maison de mes oncle et tante chez qui je séjournais chaque été.
Ces avions étaient toujours bas car ils étaient en phase de décollage ou d’atterrissage sur le terrain de Margny-les-Compiègne, à quelques centaines de mètres à pied de la maison. Je me souviens en particulier de ce biplan piloté par Jean Salis, un ami de mon oncle. J’aimais me rendre à pied au bord de ce terrain pour regarder tous ces héros aux commandes de leurs machines volantes.
Voir évoluer ces aéronefs a nourri mon imaginaire et m’a fait définitivement lever les yeux vers le ciel. Sans doute une raison pour laquelle on me surprend parfois la tête dans les nuages..!
Le Delta
Puisqu’il s’agit de VOLER, je vais d’abord apprendre à voler LIBRE, sans moteur… presque comme un oiseau ! Je choisis le deltaplane, à mes yeux l’illustration parfaite de l’aventure… aérienne.
Le deltaplane est une rétro-innovation développée à partir du travail de Francis ROGALLO, ingénieur américain travaillant pour la NASA (NACA à l’époque). Cette innovation est arrivée en France au début des années 1970 et c’était un véritable nouvel espace de liberté et d’innovation !
Les montagnes ?
Habitant Reims, je mets le cap sur le Jura. Mon premier stage de formation au pilotage de deltaplane, c’était aux Rousses.
Faute de montagnes proches, il m’aura fallu plus de deux ans et différents stages pour obtenir mon brevet et me sentir suffisamment à l’aise. La maîtrise de cet univers ne souffre pas d’approximation, surtout en vol libre !
Les passionnés de vol habitant des zones montagneuses ne connaissent pas leur chance !
De stage en stage, sous la houlette de mon instructeur Michel, j’ai découvert sur le site des Rousses, le plaisir de me jeter dans le vide et de « flotter dans les airs ». Rapidement, j’ai réalisé que la nature m’avait donné une forme d’instinct des airs, élément des plus précieux lorsque l’on pratique les sports aériens. Tous les pilotes, confirmés ou non, savent à quel point cette « compétence » est indispensable à la sécurité !
Le vol delta n’est pas un sport de tout repos puisque, par nature et pour rester en l’air, on va chercher une atmosphère un peu turbulente pour y trouver des « pompes ». Mais c’est grisant et différent de ce que je découvrirai plus tard dans les autres formes de vol.
Les différentes ailes
A l’époque, c’était encore le tout début du deltaplane. On venait de passer de l’aile de type Rogallo à des ailes plus profilées et plus performantes. Tellement profilées qu’on atteindra vite, en quelques années, le point de bascule ! Les amateurs de ce sport se souviendront avec nostalgie, voire avec un léger frisson, des ailes trop profilées qui finissaient régulièrement sur le dos en phase d’atterrissage, par effet tumbling.
Par chance, j’ai échappé à ce point extrême, préférant voler avec un delta plus « rustique »…
Voler en delta, loin des montagnes : Pas simple ! Pendant deux ans, je ferai plus d’heures de route avec ” l’aile sur le toit “, que d’heures de vol… Il me fallait faire des centaines de KM pour déployer mon delta et envisager un vol sur les massifs des Vosges, du Jura ou des Alpes
Le delta tracté…
Faute de montagne à proximité, avec un petit groupe d’amis de la région, nous allons imaginer transformer nos vastes plaines en terrain de jeu pour des vols delta en « altitude gagnée » grâce au vol delta tracté… derrière une voiture avec un treuil !
Nous savions qu’un pilote belge (De Bruyne) avait commencé à pratiquer cette technique de vol tracté, alors pourquoi ne pas essayer..!
Bons bricoleurs mais peu au fait des bonnes pratiques en la matière, notre petit groupe a réussi à construire le treuil embarqué en voiture, les largueurs pour nos deltas et tous les petits accessoires utiles à l’expérience.
Nous avions trouvé des chemins rectilignes de plus d’un Km assez isolés pour pouvoir faire nos premiers essais… Ces premiers vols se sont bien passés et nous avons pu profiter de petits vols tractés jusqu’à 300-400m du sol. C’était magique !
Oui, cela a fonctionné mais, a postériori, on peut se dire que la sécurité n’était pas optimum ! Nous ne savions même pas qu’il fallait utiliser un point d’attache sur le pilote et non sur l’aile delta. Notre pilote belge a fini par payer cette erreur de sa vie…
Dans les années 1970 et partout en Europe, de nombreux pilotes se sont essayés à ce type de vol tracté avec plus ou moins de succès, mais l’esprit pionnier était là ! Aujourd’hui la pratique existe toujours…
Pour les amateurs : https://www.vol-libre.ch/tracte-treuil/
Toutefois, j’ai rapidement réalisé que, sans « terrain de jeu » à proximité immédiate, on devient vite un « vieux » pilote… avec peu d ’expérience, au final ! Faute de pratique suffisante, mon amour des airs devait faire face à une mise en danger potentielle grandissante…
Alors, pourquoi ne pas se tourner vers une autre activité aérienne ?
Ce sera l’objet du prochain épisode : Du delta à la montgolfière !