En vol vers la Sardaigne : Entre ciel, mer et déboires linguistiques
Un vol épique de la Corse à la Sardaigne !
Vous vous rappelez j’étais en Corse à Ajaccio sur le parking aviation générale j’ai arrêté ma fuite d’essence bon c’est OK vous suivez.
Tout est prêt : combinaison de surf, gilet de sauvetage, fluorescéine, GPS. Mon avion, un Skyjab piaffe d’impatience (Skyranger-Jabiru).
“F-JFLJ un Ulm Skyranger au parking aviation générale une personne à bord, 5h d’autonomie pour un vol à destination de La Tana del volo en Sardaigne sous plan de vol demande paramètres”
le contrôleur me répond:
“Surtout ne dépassez par le plafond de 1700ft, la 20 en service”.
Je m’aligne et décolle! Royal, la grande piste pour moi tout seul.
Après avoir remercié la tour d’Ajaccio, je quitte la fréquence et survole la Méditerranée, émerveillé par la beauté des îles Sanguinaires. La traversée s’annonce sans accroc jusqu’à ce que je doive contacter Rome. Ah, l’anglais aéronautique appris un mois auparavant… Autant dire que ça tournait au sketch.
Contrôleur de Rome: « Callsign ? »
Je prends vite mon bouquin, feuillette tout en pilotant et je tombe sur le mot, mince il me demande mon indicatif, je rappelle et lui donne. Tout va bien c’est mon premier message en anglais de ma petite vie aéro.
En Sardaigne, l’aventure continue !
Survolant la côte nord-ouest de la Sardaigne, j’évite les CTR avec aisance, mon transpondeur affichant fièrement 7000. Arrivé à La Tana del Volo, je suis accueilli par trois passionnés : Stefano, Carlos et Mariano. Après un accueil chaleureux et une visite de leurs hangars immaculés, la journée se termine sous la tente, bercé par des rêves de ciel bleu.
Le lendemain, Carlos et moi faisons un détour par la station essence du village. Ah, la magie des stations à billet ! De retour à la base, après avoir fait le plein, c’est reparti pour un vol de neuf minutes vers Il Volo, ma deuxième étape sarde.
De l’anglais à la turbulence, en passant par des fuites d’essence
Il fallait appeler Cagliari pour ensuite prendre un cap sud-ouest. Ce vol particulier me mène à La Tana del Volo, où je rencontre Giuseppe et Frederico. Mon ULM reçoit une petite réparation : une durite craquelée.
Frederico, en véritable expert Rotax, m’explique les défis des avions voyageurs.
Le surlendemain, réveil à 5h pour un départ à l’aube. Çà commence par une vérif du niveau d’huile, prévol dans l’obscurité et tournage de l’hélice.
En combinaison de plongée, gilet de sauvetage et Balise GPS et fluorescine,je m’aligne sur la piste. La montée en altitude pour passer la montagne se transforme en un rodéo aérien. Des turbulences ? Non, des montagnes russes !
C’était chaud , ça m’a secoué comme un prunier dans tous les sens, mon sac, moi et ma bouteille d’eau, on a été projetés au plafond, je me suis accroché au tube de structure et d’un coup plus rien, plus de commande, un trou d’air, plus de réponse de mon ulm, ni de pieds ni de manche, j’allais m’écraser sur la montagne, et enfin il s’est mis à revoler. Cramponné à la structure du Skyranger, je survis à une descente brutale avant de retrouver le calme. J’ai bien cru que le voyage allait s’arrêter là !
Cap sur la Tunisie, entre émerveillement et formalités
Direction la Tunisie ! Après avoir quitté la Sardaigne, je navigue entre deux zones réglementées. À l’approche de Tabarka, je tente en vain de contacter Tunis. Merci Alger pour le relais. Tabarka en vue, l’atterrissage est royal sur une piste internationale, longue finale sur une piste de 2870m de long et de 45m de large.
J’ai mis 2h20 pour traverser. Je suis très ému.
À la douane, je redoute le pire avec ma carte d’identité périmée, mais le sourire du douanier et quelques flatteries sur la Tunisie suffisent.
Après les formalités, je redécolle pour Bekalta, guidé par les instructions de Flying Tunisia, l’organisateur du Rallye, avec quelques péripéties d’orientation. Atterrissage en vue, j’ai besoin d’un petit break, trop d’émotions en si peu de temps. Je me prépare pour les vacances. Les premiers jours sont rythmés par la découverte des souks et des réparations mineures sur le Skyjab.
En résumé…
Ce vol mémorable, de la Corse à la Tunisie via la Sardaigne, a été une aventure d’émotions intenses, de rencontres chaleureuses et de défis techniques. Entre réparations d’urgence, communications balbutiantes et paysages à couper le souffle, l’aviation légère révèle ses joies et ses frissons.
À suivre : vols en Tunisie et de nouvelles péripéties !