Un peu de poésie… par Bruno Jaloux

Un matin lumineux, je me rends au hangar du club d’ULM. L’air est encore frais, empli de promesses. Devant moi, ma fidèle machine attend patiemment, prête à prendre les airs. Je charge tout le nécessaire pour mon périple : une petite tente, un duvet confortable, mon réchaud, et quelques provisions soigneusement préparées. La prévol devient un rituel, presque méditatif. Chaque contrôle m’assure que tout est en ordre. Tout est parfait.

Avec le soleil levant à l’horizon, j’aligne mon ULM sur la piste. Je prends une profonde inspiration, pousse les gaz, et m’élève doucement dans l’air limpide du matin. Les villages défilent rapidement sous mes ailes, chacun d’eux semblant me raconter une histoire. Avec ma carte sur les genoux, je les nomme dans ma tête, me repérant sans difficulté. Le vent léger caresse la carlingue, et je me sens en parfaite harmonie avec ma machine et le paysage.

Après deux heures de vol, je décide de faire une première pause. Il faut dire que cette deuxième tasse de café ce matin n’était peut-être pas une si bonne idée… Je me pose sur une belle piste en herbe avec  un kiss landing digne de ce nom  . À peine arrivé, je suis accueilli avec une chaleur et une gentillesse sincères par les membres du club local. Avant même d’avoir le temps de sortir mon sandwich, le président m’invite chez lui, tout près de la base.

Assis sur sa terrasse, nous partageons un repas simple mais savoureux. Les récits de vols, les anecdotes d’ULM, et les rêves d’aventures se mêlent dans une conversation qui pourrait durer des heures. Mais l’horloge tourne, et l’appel du ciel se fait à nouveau sentir. Je prends congé de mes hôtes, plein de gratitude pour leur accueil chaleureux.

De retour sur la piste, après un long roulage sur cette belle piste , je décolle à nouveau. Le vol vers mon étape du soir se passe sans encombre, malgré quelques turbulences, dues à  la chaleur estivale. Je prends le temps de prendre des photos : les paysages sont si beaux vus d’en haut.

Enfin, j’aperçois ma destination. En finale pour la piste, un petit vent de travers me teste, mais rien de bien méchant. Une fois posé, je découvre un aérodrome désert. Qu’importe. Je trouve un coin abrité derrière un hangar, où je monte ma tente et installe mon petit campement. Après avoir préparé un simple repas sur mon réchaud, je me détends, seul avec moi-même et mon ULM.

La nuit tombe doucement, et je passe un coup de fil aux miens pour les rassurer. Puis, dans le calme absolu, je laisse mon esprit vagabonder. Là, allongé sous un ciel étoilé, je ressens une paix indescriptible, une sérénité rare.

Et ce qui rend tout cela encore plus beau, c’est que demain, je vais recommencer. La vie n’est-elle pas merveilleuse, surtout lorsqu’on peut la vivre… par le chemin des airs ?

Bruno Jaloux