LA BD ET L’ULM

LE SUJET

Oui je sais, je devais (encore) vous pondre la partie technique 2/2 sur comment filmer son vol mais je procrastine toujours sur le sujet (et c’est sans doute aussi mon côté grosse feignasse). Peut-être que vous n’allez pas perdre au change sur celui du mois après tout… vous me le direz plus tard.

L’idée de cet article m’est venue suite à une petite conversation avec Christophe Guyon sur messenger. Le sujet était la BD dans notre « Mouvement », terme qui semble cher aux puristes. Alors Christophe, c’est le gars enthousiaste qui vous pousse dans vos retranchements (et il est flatteur le coquin). Mais la marche était trop haute pour ma fibre artistique. Non, je ne suis pas un auteur de BD, c’est vraiment une discipline à part et qui demande une solide formation et quelques années d’expérience…

LES FAITS

Allez, nous sommes combien de pilotes ULM opérationnels toutes classes confondues ? 15000 ? 16000 ? Avec les sympathisants 20000 sans doute. Et aucune série de bandes-dessinées dignes de ce nom sur le sujet. Je parle de vrais tomes, de longues histoires et non pas une pauvre planche qui traîne au détour d’une revue. Alors oui vous allez trouver quelques pages en vous promenant un peu sur le net. Un bouquin tiré d’un film, des dessins de presse, quelques apparitions sporadiques sur divers supports. Mais il faut bien le reconnaître l’aviation générale, Tanguy et Laverdure, l’histoire de l’aéropostale et j’en passe sont bien plus présents dans le monde des dessins colorés. J’ai longuement fouillé sur notre moteur de recherche préféré. Force est de constater que ce n’est pas la joie. L’ultra léger, décidément, souffre de visibilité dans tous les domaines sur notre hexagone. Vingt mille lecteurs potentiels c’est pourtant un bon chiffre. Il faut croire que non. Dessinateurs et scénaristes sont aux abonnés absents. Et pourtant le potentiel est là.

LA RÉALITÉ

Alors évidemment, vous l’avez compris, ce n’est pas aussi simple. D’après un article lu dans la presse, une BD est rentable à partir de 7000 exemplaires. Moi je me disais : ben alors ? ils attendent quoi les artistes ? Le marché a d’ailleurs explosé et c’est là tout le côté paradoxal de la chose. Oui la bande dessinée ne s’est jamais aussi bien portée et pourtant tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Si le sujet vous intéresse vous trouverez aisément des articles économiques sur le sujet, mais pour résumer, auteur/dessinateur c’est franchement pas bien payé. Il y a celles et ceux qui sont en haut, genre stars du manga grassement payés, une autre tranche qui s’en sort pas trop mal, et une grosse majorité qui galère derrière… Sans compter tous les intermédiaires qui se gavent au passage.

LES ESPOIRS

On peut donc comprendre la frilosité des dessinateurs et des éditeurs. Et pourtant il y a matière. L’histoire de l’ULM (bien que récente dans le monde de l’aviation) est riche, empreinte d’aventures, d’humour, d’histoires cocasses, de poésie, de tranches de vies. Il y a tant de façons de la raconter, de la dessiner. Le public répondrait-il présent chers lectrices et lecteurs ? Je le crois mais ce n’est pas moi qui vais prendre les risques, ni en assumer les conséquences. Alors oui c’est facile de revendiquer, de lancer l’idée mais qui aura l’audace de plonger dans l’aventure ? Qui aura cette folie salvatrice ? Il y a ceux qui parlent et ceux qui font. A vot’ bon cœur M’sieurs Dames, si vous connaissez quelqu’un… L’appel est lancé. Une chose est sûre, l’équipe de la gazette va brûler des cierges pour les plus croyants ou invoquer des dieux païens pour les autres.