Il fallait bien un conte de Noël pour alimenter ce numéro de fin d’année. Un conte qui sied bien (du verbe seoir pour les journalistes de BFM TV et de CNEWS) à l’ambiance de la gazette de l’ulm, un conte comme on les aime dans l’équipe. Pour ménager les protagonistes et les lieux ce récit sera flouté, enfin je veux dire, comme on dit dans le cinéma : pour les besoins de la narration, certains éléments sont romancés. « Toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d’une pure coïncidence ». Cependant cette courte histoire, à sa base, est véridique. Un récit fait d’actions et de réactions, d’ordinaire et d’extraordinaire où le réel fait place à l’absurde et à un humour décalé que n’aurait pas renié les « Monty Python ». Viens, prend moi la main, n’aie pas peur, je t’emmène vers un récit qui fait tout le charme de l’ulm.
L’hiver est là. L’air frais et porteur de ce mois de décembre est néanmoins propice au vol. Le plafond nuageux est acceptable, la météo est correcte. Pas de turbulences, l’air est stable. Moult enfants et familles sont présents en ce jour quelque part dans l’hexagone. Ils sont heureux de visiter ce bel aérodrome et toutes et tous sont impatients. Oui car Saint-Nicolas a informé de sa venue. Ils ne le savent pas encore mais notre Santa Claus doit faire un passage bas en 3 axes. Dans leurs yeux brillent le rêve et l’insouciance. Ils ont un peu le nez qui coule et ne connaissent pas encore Mermoz, Saint-Ex et son mouton, ni la gloire des pionniers de l’aviation. Ils sont trop jeunes. Mais peu importe, ils attendent avec cette impatience de la jeunesse, les yeux humides, la venue du messie de Noël. L’appareil se présente, il est dans l’axe. Son moteur 4 temps résonne sur le tour de piste. Au loin nous pouvons voir un costume rouge et blanc. A l’horizon ne dessine un ulm dont je tairai le nom. Il grossit dans le champ de vision, il arrive en courte finale. C’est l’instant T. Les kids ont les yeux tournés vers les cieux, bras levés. L’engin passe en rase-motte et largue, vide son sac d’offrandes. Ce sont des friandises. Mais elles ne sont pas adaptées à l’évènement. Les enfants se couvrent la tête et s’éparpillent car les bonbons durs font mal et se désagrègent au sol. Le coucou du père noël n’y fait rien. Pas de sucreries molles haribo, de chamallows, mais des boîtes de smarties, des sucreries compactes qui s’éclatent et explosent une fois au sol. Le pilote est expérimenté et ce n’est pas de sa faute, il a fait confiance au père noël. Il ne connaissait pas le contenu de la besace. Les parents courent dans tous les sens. On vérifie les pare-brise des voitures garées près de la piste. Le 3 axes remet les gaz et s’envole pour d’autres cieux. Le père noël est passé. Adultes et enfants, incrédules, se retournent. L’homme à la barbe blanche s’en va sur son fidèle destrier et monte vers d’autres cieux. En version accélérée, on dirait du Benny Hill (toujours pour les plus anciens). Pour ce qui est de l’humour : chapeau bas. Mission accomplie.