Le Podium de La Grande Course !

A l’issue de trois jours de pérégrinations aériennes, 3 pilotes se sont vus attribuer le titre dans leurs catégories respectives. Partons à leur rencontre.

Julien Daudry

Qui es-tu ?
Je m’appelle Julien Daudry, papa de deux enfants, Léna et Zacharie, avec qui j’aime partager ma passion pour l’aviation. Je suis aussi marié à Julie, qui supporte (presque) tous mes projets fous. Chez nous, tout tourne autour du vol, que ce soit en avion, ULM ou hélicoptère. Il ne se passe pas une journée sans que je parle de voler.

Côté professionnel, j’ai toujours été attiré par l’entrepreneuriat. J’ai racheté ma première société de transport à 20 ans, et depuis j’ai monté plusieurs entreprises dans des domaines variés comme le prêt-à-porter, l’import-export, la menuiserie, l’informatique, les télécoms et l’impression. J’aime relever des défis et voir mes projets grandir, c’est ce qui me motive.

C’est quoi ton parcours aéro pour en être arrivé à faire La Grande Course ?
Côté aviation, tout a commencé quand je regardais des vidéos de Mathieu en hélicoptère. Ça m’a donné envie de me lancer. J’ai rencontré Bernard Bonnet, un instructeur qui m’a bien poussé dans mes retranchements, et j’ai commencé à voler en autogire avant de passer à d’autres machines. Aujourd’hui, je pilote à peu près tout ce qui vole, et je suis également instructeur.

Je participe régulièrement à des baptêmes de l’air, souvent pour des associations, parce que pour moi, voler c’est quelque chose à partager. Récemment, on m’a parlé de La Grande Course 2024, et je me suis inscrit sur un coup de tête avec mon autogire. C’était une expérience incroyable, pleine d’aventures et de rencontres avec d’autres passionnés.

C’est quoi ta vision de l’ULM de demain ?
Pour moi, l’avenir de l’ULM, c’est l’aventure et les histoires qu’on écrit ensemble, pas juste la performance. Je suis convaincu que La Grande Course 2025 peut accueillir encore plus de passionnés, même ceux qui n’ont pas encore leur propre machine. Personnellement, je suis prêt à emmener un passager pour lui faire découvrir ce monde.

Sur quelle machine as tu fait La Grande Course et Pourquoi ce choix ?
J’ai fait La Grande Course avec un Magni M16 914 Turbo. Le Magni M16, c’est vraiment une machine polyvalente, sans fioritures ni assistance, mais surtout ultra-fiable et facile à dépanner. Pour moi, c’est la machine la plus robuste dans sa catégorie. La marque Magni, c’est un peu la référence, la plus ancienne marque d’autogire fabriquée en Europe. Ce modèle, c’est un intemporel, un peu comme la Porsche 911 dans le monde des voitures. Et puis, la voilure tournante, c’est aussi ma classe de prédilection, d’où mon choix d’utiliser un autogire !

Pour La Grande Course, je savais que les rafales de vent, les vents à plus de 50 km/h et les posés rapides en demi vent arrière me feraient gagner un temps considérable à l’atterrissage. J’avais donc un avantage certain en choisissant l’autogire !

quelle est ta devise ?
« Voler, gaz à fond ! »

Dimitri Mercier

Qui es tu ?
Houla, ça commence pas bien… Je m’appelle Dimitri, mais beaucoup me connaissent sous mon surnom, Titou. Je pense être quelqu’un de très simple, mais en réalité beaucoup diront que je suis pas facile, je n’aime pas les injustices, et j’ai un gros défaut, je dis toujours ce que je pense, surtout quand je ne suis pas d’accord. Ma priorité : ma moitié, mes enfants et ma famille, je suis très famille.
Ça c’est le côté caractère et personnel. Du côté ULM , et autre, je suis quelqu’un qui aime les défis, dès que j’en ai atteint un, il faut que j’en cherche un autre, j’ai toujours pleins d’idées, et comme dirait Émilie, si j’ai l’idée et qu’elle est réalisable, c’est parti…bon OK, j’ai aussi beaucoup d’idées de « merde ».. qui ne sont pas réalisables. Un exemple, le lendemain de La Grande course, je mettais en place une autre idée, celle de passer l’examen instructeur, objectif pour 2025.
Je suis aussi quelqu’un qui a toujours baigné dans le monde associatif, j’adore ça, je suis accro. J’étais investi dans ce monde au niveau association sportive, aujourd’hui c’est pour mon club ULM (ULM Chenay) que j’adore et pour qui j’aime donner de mon temps, j’en suis le secrétaire depuis 3 ans.

C’est quoi ton parcours aéro pour en être arrivé à faire la grande course ?
J’ai commencé à découvrir le monde en 3D, il y a seulement 6 ans, à mon divorce j’ai fermé un livre, et j’ai décidé d’en ouvrir un autre.
Mon frère m’avait parlé de chiffon volant, il ne s’est pas décidé sur le coup, je l’ai donc fait à sa place. J’ai
commencé par une initiation en paramoteur, on était en 2018, j’ai donc passé mon brevet, et mon Bi place, 3 mois après, car j’ai une grande chance , c’est de pratiquer l’ULM toujours à deux ! elle est aussi folle que moi de la 3D!!! Du coup, découvrant un monde et des gens nouveaux, capable de voyager avec rien, voyant que le paramoteur avait des limites de météo, et autres, en 2020, j’ai passé mon brevet pendulaire (3 mois après le bi place) pour plus de possibilités de voyager.
Mais comme il y avait encore des classes que je ne connaissais pas, et que j’adore tout essayer, en 2021, j’ai retapé un skyranger abandonné dans nos hangars. J’ai alors passé mon multiaxe (3 mois après le bi place;) ). Il me restait une classe à explorer ! j’ai donc trouvé un autogire à remettre en route. Une fois passé cette étape, il me fallait donc le brevet… et le bi place, en même temps cette fois ci 😉
Aujourd’hui, notre plus grand plaisir est de voyager avec notre tente et notre duvet, découvrir les bases que l’on ne connaît pas, découvrir les personnes que l’on ne connaît pas, ce qui avait amené au GPF23, à découvrir des personnes avec la même passion que nous. Nous avons aussi la grande chance d’avoir des « anciens » et baroudeurs dans notre club, qui adorent nous cocooner, et nous faire découvrir tous leurs bons coins.
C’est donc tout naturellement, que nous en sommes arrivés à la Grande Course, tout ce qu’on aime, en solo par contre, faute de travail pour Émilie.

C’est quoi ta vision de l’ULM de demain ?
Ma vision est juste la simplicité, tu tournes la clé ou tu tires la ficelle et tu t’envoles te faire un petit ou un grand tour….
Je ne suis fermé à rien ! chacun vole comme il le veut, comme il l’aime. Je n’aime pas les discours sur les ULM rapides. Je pense que si des personnes sont capables, ont les moyens de voler avec des turbines, tant mieux pour eux ! Je suis sûr qu’ils s’éclatent, et je suis content pour eux.
Je souhaite que ce monde, qui est un monde d’entraide et de partage reste ainsi et avec tout le monde.

Que dirais tu à ceux qui n’ont pas participé à la grande course ?
Ben…. Qu’ils demandent à Émilie dans quel état elle était pendant la grande course, ne pouvant pas y être !!!!!!
Je ne sais pas répondre à cette question, comme je t’ai dis au dessus, j’accepte tout le monde, nous avons dans le club des personnes que l’on essaie de sortir en vain, car chacun a sa façon de voler, certains préfèrent le tour de piste, d’autres les voyages, les paysages magnifiques, les rencontres extraordinaires, la bonne humeur, le partage, les aventures …la Grande Course quoi !
Et aux jeunes qui voudraient pouvoir s’engager ….. ?
J’ai 44 ans aujourd’hui, si j’avais su il y a 20 ans, que ce monde n’était pas un monde huppé comme je l’imaginais, peut être que j’en aurais poussé les portes plus tôt !
Si j’ai un mot à dire aux jeunes, « n’hésitez pas, oui c’est un monde où certains ont de l’argent, d’autres ont des passions, mais l’argent ne fait pas le bonhomme, la passion oui, car si tu viens, on t’emmènera de tout façon ». Moi aujourd’hui, j’adore ces jeunes fous qui osent, comme Jean l’année dernière, c’est eux qui me font rêver…
Sur quelle machine as tu fait La Grande Course et Pourquoi ce choix ?
Bon tu connais l’histoire, car là c’est pareil, une rencontre dans un resto, assis en face d’un grand gars qui a restauré un Paon d’Or pendant le GPF23 , celui de son père, ça fait rêver, des émotions, ça donne des idées… et l’opportunité s’est présentée.
Au mois de septembre 2023, Christophe envoie la vidéo pour la restauration des vieilles machines dans le fond des hangars, ma pensée « oui c’est super ça », et nous dans le club, quelques mois avant, le fils du fondateur de notre club nous annonçait qu’il donnerait le Weedhopper de son père à qui voudrait le restaurer et le remettre en vol.

Ni une ni deux, voici mon idée, et voici mon objectif, et en plus il a tout son sens pour tous les membres du club. Nous faisons ça en équipe avec mon frère et les membres du club…J’avoue que j’aurais été très déçu de ne pas pouvoir faire La Grande course avec pour cause de météo, mais la météo était là, sportive, mais possible, donc c’était super.. Avec cette machine, un weedhopper de 1990, j’ai fait sur 5 jours 12H30 de vols, je ne peux pas faire toutes les bases, découvrir tous les personnes qui tiennent ces bases (mon p’tit bémol, mais j’y retournerai…) car beaucoup de vent, une vitesse peu élevée, sécurité avant tout…..mais que du plaisir, que du bonheur, et super content d’avoir pu le faire. J’ai découvert le plaisir de voler avec une vieille machine, et j’espère pouvoir le faire découvrir à tout le monde, ça vole pas vite, les cheveux presque au vent, tu prends le temps, tu voles quoi !!!!

Quelle est ta devise et le mot de la fin ?
Alors moi j’ai vraiment une devise : « chaque problème a sa solution »
Mais je dirai juste à tous ceux qui se posent des questions sur « les départs », « les arrivées », les « je ne sais pas »…N’hésitez pas !!! allez découvrir les gens, allez visiter les lieux, n’atterrissez jamais, que pour dire bonjour à l’enfant qui vous a fait coucou au sol, il en rêve et vous êtes ce rêve….
J’aimerais aussi remercier tous les acteurs de ce rassemblement extraordinaire, vous les « faiseurs d’idée», mes amis, plus particulièrement les 4 pilotes qui m’ont accompagné pendant la Grande Course pour répondre à tous problèmes éventuels, en plus de ceux comme Georges, qui m’ont suivi aussi au cas où, et que je ne connaissais pas 2 jours avant, c’est vraiment ça que j’aime, les bases, les gens etc…etc….etc… 😉

Thibault Robert

Qui es tu ?
Salut camarade du ciel ! J’ai 35 ans, originaire de Picardie à Laon, je vis actuellement à Bordeaux où j’exerce mon métier d’éducateur de rue en prévention spécialisé pour des jeunes de 10 à 25 ans. J’ai fait un passage de 8 ans à Annecy pour ma formation d’éducateur spécialisé, ce qui, via l’attrait et le goût pour la rando, l’escalade et le kayak, m’a permis de développer cette soif d’aventure, de découverte et de dépassement de soi.
C’est quoi ton parcours aéro pour en être arrivé à faire la grande course ?

C’est une rencontre via un projet socio-éducatif en mer  qui a été déterminant vers l’apprentissage du parapente puis du mileu aéronautique avec l’ulm pendulaire. Une histoire d’une rencontre de passionnés qui transmettent leur virus, avec humour, auto-derision, humilité et convivialité mais néanmoins très expérimentés à l’aérodrome de Darois (Cosmos, la mouette….) Les premiers vols en biplace avec ces potes m’ont rapidement ouvert la voie de l’aéronautique et des aventures qui en découlent. Rapidement convaincu par cette extraordinaire rêverie éveillée et soutenu par mon pote Alex qui habite dans son hangar aero à Darois, j’ai craqué pour un DTA feeling 582 en dynamique 16, double commande. Illustrant la robustesse et l’envie d’évasion, cette robuste machine m’a permis d’être formé dessus après 6 mois de rénovation et d’être breveté en juin 2023 au bout d’1 an. Biberonné par les incroyables histoires de fly trip racontées par tout ces pilotes d’Ulm à Darois, des vidéos de Mike Blyth et Olivier Aubert et celles de Christophe Guyon avec l’appel du rotax, il m’a fallu peu de temps pour comprendre l’extraordinaire potentiel d’aventures que mon pendulaire allait pouvoir m’apporter en terme d’expérience et de rencontres ! 

J’ai par conséquent rapidement développé l’envie de sortir du bocal, de ma zone de confort, puisqu’au fond, dans l’inconnu et le dépassement de soi, on est toujours récompensé. J’ai fait mon premier trip solo cet été, de ma base de Cestas LF3354 à côté de Bordeaux, à destination de Granville en passant par le trait de côte jusqu’au golfe du Morbihan et le Mont Saint Michel. Rejoindre la famille en somme mais en vol ! Voyage ô combien déterminant pour oser me lancer et faire cette fameuse Grande Course 2024 ! Projet qui a bien évidemment maturé depuis l’annonce de l’événement jusqu’à la semaine avant la décision du départ. Et comme on dit, qui regarde la météo reste au bistrot, alors le vent annoncé m’a peu démotivé pour renoncer…

Que dirais tu à ceux qui n’ont pas participé à la Grande Course ?
Pour ceux qui hésitent à se lancer dans de tels événement ou fly trip, foncez, vous en serez récompensé, à la fois par les rencontres que vous ferez en chemin mais aussi de l’expérience de vol que vous en tirerez ! 

Et aux jeunes qui voudraient pouvoir s’engager ….. ?
Aux jeunes et aux jeunes vieux qui hésitent et pensent que l’ulm n’est pas accessible, n’oubliez pas que c’est l’aviation populaire et conviviale, développée par les pionniers du milieu qui ont permis de créer moult bases ulm en France ! Cet héritage se partage bien évidemment par des passionnés avides de transmission d’expérience et de conseils ! Allez discuter, vous trouverez vos réponses voire même la machine qui vous attend sagement dans un hangar….

Quelle est ta devise ?
une qui résume bien l’esprit de l’ulm : Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin !

C’était le grand bain pour moi cette Grande Course, tant par les vols réalisés que par les pilotes rencontrés, la solidarité et la convivialité dont je garde un souvenir inoubliable !Un grand merci à tous les pilotes qui transmettent l’envie et rendent de tels événements possibles ! L’année prochaine, on s’organise pour mettre l’ULM à l’honneur une nouvelle fois ? 😉