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Gérard Feldzer : Auprès de mon arbre

Gérard Feldzer, figure de proue de l’aviation française, ancien pilote chez Air France, ex-directeur du Musée de l’air et de l’espace, créateur du Paris Air Folies, et inlassable pilier d’Aviation Sans Frontières, m’a contacté hier pour partager un nouveau projet aussi audacieux qu’inspirant. Connu pour son engagement indéfectible en faveur de la transition écologique dans le secteur aéronautique, Gérard Feldzer contribue activement au développement d’une aviation décarbonée. 

Gérard Feldzer et Alain Souchon ont réalisé un Paris Londres avec 10 litres d’essence.

Mais cette fois-ci, c’est une tout autre forme de « recyclage » qui l’amène à s’exprimer, une initiative profondément ancrée dans le respect de la nature, touchant à la question de la mort.

Ce projet, porté par son association Humo Sapiens, propose une alternative singulière aux pratiques funéraires traditionnelles de crémation et d’inhumation : la terramation, ou compostage funéraire. Un concept novateur et profondément humain, qui s’inspire des cycles naturels d’humification, permettant au corps humain de se transformer en humus fertile, de nourrir la terre et de faire éclore des arbres et des forêts. Gérard Feldzer, avec son regard toujours visionnaire, voit dans cette initiative une solution à la fois écologique et pleine de sens, qui s’inscrit dans une quête de renouveau collectif face aux enjeux environnementaux.

« Transformer nos corps en humus, nos tombes en arbres et nos cimetières en forêts, »

« C’est une véritable renaissance que nous proposons, un prolongement de la vie sous une forme nouvelle et régénératrice. Nous devons repenser nos rituels funéraires pour les rendre cohérents avec les défis de notre époque. »

Son association Humo Sapiens milite pour que la terramation devienne une alternative funéraire légale en France, à l’instar des États-Unis ou de l’Allemagne, où cette pratique est déjà en plein essor. Ce processus, qui transforme en quelques mois le corps d’un défunt en un humus sain et fertile, permettrait non seulement de réduire l’empreinte écologique des funérailles, mais également de réinscrire l’humain dans le cycle perpétuel de la nature, en offrant une seconde vie à travers la croissance d’arbres et de végétaux.

« Nous devons cesser de considérer la mort comme une fin absolue, » explique Gérard Feldzer. « Elle peut devenir une continuité, un lien avec la nature, un dernier acte d’amour pour notre planète. » L’idée de voir des forêts remplacer les cimetières bétonnés, de pouvoir contempler un arbre portant le nom d’un être cher, de sentir le vent dans ses branches et de savoir qu’il est le fruit de cette vie passée, résonne avec une profonde humanité.

Gérard Feldzer, avec son approche pragmatique mais toujours empreinte de sensibilité, soutient pleinement cette démarche. « C’est une révolution douce, » dit-il, « une manière de reconnecter l’humanité à la Terre, de donner du sens à la mort en y ajoutant une dimension de renouveau. » 

Pour lui, ce projet n’est pas seulement une solution écologique : c’est un message d’espoir, une opportunité de réinventer nos rapports à la vie et à la mort, en harmonie avec la nature.

Dans un monde en quête de sens et de solutions durables, la terramation pourrait bien devenir l’une des plus belles réponses à la fois environnementale et humaine

Avec cette nouvelle initiative, Gérard nous invite à repenser non seulement l’aviation, mais aussi la manière dont nous souhaitons nous éteindre, pour renaître autrement – en forêts, en arbres, et en vie.