Aujourd’hui, nous avons eu le privilège de passer du temps en compagnie de Julien CHANET, un instructeur talentueux du club ULM Evasion de Maubeuge, qui occupe également la fonction de Vice-Président au sein du bureau.
Âgé de 41 ans et originaire d’Ottignies en Belgique, Julien est un véritable passionné de l’aviation.
Il se distingue par sa dévotion inébranlable envers ce domaine, allant bien au-delà de ses responsabilités d’instructeur. Il transmet sa passion de manière palpable, tant à ses élèves qu’à ses pairs.
C’est dans son camping-car garé sur le parking de l’aérodrome de Maubeuge-Elesmes LFQJ, accompagné de sa petite famille qu’il nous reçoit pour nous en dire plus sur lui.
Qui es-tu Julien, que fais-tu dans la vie ?
Je m’occupe du contrôle qualité à la SONACA sur le site de Charleroi en Belgique, j’inspecte les pièces avant livraison au client. Nous avons des gros clients comme AIRBUS, EMBRAER, DASSAULT et faisons principalement les bords d’attaque.
Comment as-tu découvert ta passion pour l’aviation légère ?
Dès l’âge de cinq ans, j’accompagnais déjà mon père qui faisait du planeur sur les terrains en Belgique et à Maubeuge en France. Au moment où mes amis passaient leur permis de conduire, je passais ma licence de planeur. J’ai obtenu le BIA et le CAEA pour pouvoir enseigner l’aéronautique. Ensuite, j’ai obtenu mon brevet avion avant même d’avoir mon permis voiture. Ensuite, le brevet ULM par équivalence à l’époque, puis je suis devenu instructeur de planeur, puis instructeur ULM, examinateur de planeur, pour actuellement ne garder que ma licence ULM à jour, par manque de temps pour pratiquer les autres disciplines.
Comment cela a-t-il influencé ta vie personnelle ?
J’étais déjà un passionné avant même de fonder ma famille, ce qui a contribué à le faire intégrer directement à ma personnalité. Par la suite, il a fallu faire des concessions pour des projets de vie tels que la maison et les enfants, tout en ressentant la pression des élèves qui souhaitaient évoluer avec moi. Il est essentiel de savoir, tout comme en vol, maintenir la bille au milieu, équilibrant d’une part la passion et l’entourage d’autre part.
Je me rappelle des soirées mémorables que nous faisions avec notre bande de joyeux lurons à la bonne franquette après les vol, on se retrouvait le soir tous ensemble.
Pourquoi es-tu devenu instructeur ULM ?
La volonté de partager, combinée au manque d’instructeurs au sein des associations, a été une évidence dès que j’ai pu voler de mes propres ailes, me permettant ainsi de poursuivre ma passion sans trop impacter le budget familial. Le contact avec les gens, et surtout le bonheur ressenti par les élèves lors de leur premier vol en solo, sont des moments qui renforcent ma volonté de continuer à aider les autres à réaliser leur rêve grâce aux connaissances que je partage avec eux.
Pourquoi es-tu aussi membre du bureau de ton club ?
En tant qu’instructeur, j’étais initialement proche des élèves et des membres, devenant ainsi une interface entre le comité et les membres, qu’ils soient élèves ou pilotes. Lors du renouvellement du comité (où j’aidais déjà), j’ai décidé de me porter candidat dans le but, d’une part, d’apporter un vent de fraîcheur et, finalement, de passer de simple membre pivot à devenir “un pilier essentiel du club“, selon les dires de certains membres – RIRES.
Comment tes amis pilotes te perçoivent au sein du club ?
Julien est crucial pour le club, dévoué au point de parcourir 800 km en vol pour aider les pilotes en panne. Son engagement sans faille et son incessante recherche de nouvelles idées font de lui le véritable moteur du club,” affirme Alain DECEUNINCK.
“Dès mon premier cours, Julien m’a donné confiance et m’a laissé voler seul. Il est un excellent instructeur, passionné et soucieux de partager ses connaissances en toute sécurité. Son expérience en tant que pilote dès l’âge de 15 ans lui confère une profonde expertise qu’il transmet avec générosité,” confirme Dominique DECROIX.
“Julien incarne l’homme, l’instructeur et l’ami. Son intelligence, sa générosité et son désir de transmettre son talent de pilote en font un modèle de pédagogie et d’humilité. Sa présence rayonnante et son soutien constant créent une atmosphère positive et encourageante pour tous ceux qui le côtoient,” ajoute Olivier AUQUIER.
“Julien, un homme en or, dévoué au club et à aider les autres, incarne la passion du vol. Son dévouement sans faille le pousse parfois à négliger son propre bien-être au profit des autres, mais sa loyauté et son désir sincère de partager sa passion créent un lien profond avec ceux qui l’entourent,” clôture Meggy LAVEINE, notre Présidente !
Comment ta famille perçoit-elle ta passion pour l’ULM ?
Ah ça… comme le dit toujours mon père “Je rêve ma vie et toi vis tes rêves” pour le reste je laisse ma femme et mes enfants te répondre !
“Il y est beaucoup, il passe quasiment toutes ses journées là-bas, le matin il travaille et l’après-midi il est au club, même quand il ne fait pas beau pour réparer les machines, ou passer du temps. On a un avantage, le club équitation est juste à côté, ce qui nous permet de le ramener plus vite à la maison. Il est souvent en contact avec les gens du club par téléphone même à la maison ou sur la route. Il essaie de consacrer les dimanches avec nous. Finalement ce n’est si grave car on peut voler avec lui quand on veut, enfin…. quand il a envie ou qu’il ne donne pas de cours… – RIRES ! On adore faire des navigations avec lui quand on en a l’occasion !” nous confient Justine et Philippine ses deux filles.
“Je dirais que c’est une activité qui prend beaucoup de temps. Je ne réfléchis pas à l’heure à laquelle je fais à manger ; il mange quand il rentre. Après, je sais qu’il en a besoin, que c’est dans son ADN, et finalement, j’y trouve aussi mon compte sur le principe du donnant-donnant ! Je trouve également ses idées de sorties combinées ULM / Camping-Car en groupe intéressantes, car cela lui permet d’inclure sa famille et de passer un bon moment avec les copains. Parfois, c’est très chronophage, car il passe beaucoup de temps avec le comité pour s’assurer que le club et les gens s’y sentent bien. Je crois sincèrement qu’il serait malheureux sans ça, car il n’aime pas la solitude. Pour moi, c’est impensable qu’il arrête, car cela fait partie de notre équilibre de couple !” confesse Fanchon sa femme.
“Lui était doué pour le vol à voile, il était malade sauf quand il pilotait lui-même, j’ai toujours admiré ses qualités de pilote planeur au début, il a passé son BIA et il est vite passé sur avion puis ça a continué. Moi je n’ai jamais volé en ULM et je le regrette aujourd’hui, je trouve qu’il a bien évolué, je trouve magnifique qu’il s’intègre si bien au club et qu’il en soit un moteur. Comme moniteur il est charmant avec ses élèves et je sais qu’il est très apprécié. Je suis très très fier, ça fait vraiment plaisir d’avoir un garçon comme ça !” affirme Guy, son père.
En dehors du travail et de l’aviation, quels sont tes passe-temps ou centres d’intérêt ? Quelles activités te permettent de te détendre et de te ressourcer ?
J’adore bricoler dans ma maison, voyager en camping-car, participer aux activités équestres de mes filles, ce qui rend les journées trop courtes pour tout faire.
As-tu des anecdotes amusantes ou touchantes liées à ta vie en tant que pilote et instructeur ULM, que tu aimerais partager avec nous ?
Lors d’une navigation à Aspres, nous avons survolé les gorges du Verdon. J’étais accompagné d’un pilote confirmé qui faisait face à des problèmes de santé. Passionné par la capture de moments uniques, il adore filmer. Ce jour-là, les paysages étaient tellement exceptionnels qu’il n’a pas eu le temps de sortir son appareil. Cependant, cette expérience restera gravée à jamais dans sa mémoire. Partager ce décor idyllique avec un ancien pilote, en fin de carrière, a été une joie partagée.
En conclusion de cet article, je te laisse le mot de la fin !
L’équilibre entre la famille, le travail et la passion est très compliqué, même si ce n’est pas le cas comme dirait Hélène SEGARA “Y’a trop de gens qui t’aiment…“