Le dimanche, à l’heure où de nombreuses familles sont devant leur télévision, j’ai décidé d’aller discuter avec mon ami pilote et désormais instructeur, Dominique DECROIX.
Dominique est ce qu’on appelle un “bon belge“, un type jovial, un bon vivant et boute-en-train.
Agé de 55 ans, ce natif de Binche en BELGIQUE, est tout aussi folklorique que sa ville natale, elle-même célèbre pour son carnaval.
Dans sa vie professionnelle, Dominique est conducteur de train de marchandises, il voyage ainsi souvent entre la Belgique et la France. Qui sait… peut-être que dans ses convois se trouvent des pièces de ROTAX…?
Pour commencer, peux-tu nous parler de ton parcours en tant que pilote d’ULM et de ta passion pour l’aviation ?
J’ai commencé de manière plutôt imprudente avec un pari fait avec Toto, mon meilleur ami, qui avait débuté le parachutisme ascensionnel ici à la Salmagne. Comme nous faisions toujours tout ensemble, il m’a proposé de l’accompagner, ce que j’ai initialement refusé, ne me sentant pas capable. Cependant, lors d’un séjour en Espagne en 1993, j’ai tenté l’expérience d’être tracté par un bateau, une activité estivale courante, et cela a été une révélation. Je me suis dit que c’était vraiment génial.
Ayant parié avec Toto, j’avais affirmé que si je perdais, nous nous lancerions tous les deux dans le parachutisme. J’ai tenu ma promesse, et lors d’un week-end, nous nous sommes renseignés et nous sommes inscrits tous les deux.
J’ai suivi la formation traditionnelle, tandis que lui a arrêté après environ 100 sauts. Quant à moi, j’ai continué jusqu’à atteindre les 600 sauts.
Ensuite, nous avons découvert le paramoteur et avons commencé à le pratiquer dans les champs. L’anecdote cocasse de l’ULM est survenue lorsque mon ami était chez moi, utilisant ma tablette. À mon insu, il a placé une enchère sur un chariot de paramoteur biplace mis en vente. Ce soir-là, j’ai reçu un e-mail m’informant que mon offre avait été acceptée, mais je n’étais pas au courant. En l’appelant, je lui ai demandé, sur le ton de la plaisanterie, “Qu’est-ce que tu as encore fait là…?” Nous avons pris cela avec humour, et j’ai accepté à condition que nous passions notre brevet. Nous avons donc réussi notre théorique ULM et avons rapidement obtenu la partie pratique, car nous savions déjà voler.
En 2018, il y a eu un spectacle aérien ici à la Salmagne, où j’ai rencontré Jean BUSSCHAERT, que je connaissais depuis 1995 grâce à l’aéromodélisme. Il m’a dit : “Écoute, je suis maintenant inscrit au club ULM Evasion et j’ai obtenu mon brevet d’ULM. Tu devrais essayer, c’est vraiment très plaisant.” J’ai initialement refusé, me rappelant de ma décision pendant mes jours de parachutisme de ne jamais monter dans un engin à toile.
La femme de Jean m’a présenté Julien CHANET, que j’ai immédiatement trouvé sympathique et convaincant. Il m’a proposé de venir faire un baptême. Ainsi, le lundi suivant, je me suis rendu au club. Julien était surpris et m’a demandé si j’avais déjà piloté. J’ai répondu par la négative, expliquant que c’était ma première fois. Il avait du mal à me croire, mais j’ai compris par la suite que mon expérience dans le parachutisme et l’aéromodélisme m’avait bien servi ce jour-là.
Je me suis immédiatement inscrit au club, embarquant mon ami Toto dans l’histoire…
Aujourd’hui je suis devenu instructeur au club au même titre que Julien CHANET et Philippe BOUTEFEU et j’ai beaucoup de plaisir à accueillir et former des élèves ou accompagner des jeunes pilotes coriaces comme un certain Guillaume LECOMTE qui me donnent du fil à retordre – RIRES !
En parlant d’ULM, quelles sont les sensations que tu ressens lorsque tu es aux commandes de ton appareil ?
Éprouver la sensation d’un privilège, c’est ressentir le privilège de voler. Comme je le dis toujours : “Quand tu voles, tu comprends pourquoi les oiseaux chantent…” Tu te trouves dans un autre monde, tu flottes dans les airs, libre comme l’air, sans crainte ni peur, une véritable plénitude. Ah, si je devais être réincarné un jour, je choisirais d’être un oiseau !
Beaucoup de gens rêvent de voler. Comment décrirais-tu la sensation de voler en ULM à ceux qui n’ont jamais essayé ?
Ne pensez pas au vertige, car cela n’existe pas. Je conseille à tout le monde d’essayer au moins une fois dans sa vie, histoire de ne pas mourir sans avoir vécu cette expérience !
En dehors du plaisir personnel, quel est ton engagement au sein du club d’ULM ? Peux-tu nous en dire plus sur tes responsabilités ?
Je suis membre du club pour tenter de m’améliorer et surtout pour apporter de la joie à de nombreuses personnes, partager ma passion et le bonheur de voler. Lors de ma première navigation, nous nous sommes rendus à Beaune. Nous avons visité le château de Savigny, séjourné à l’hôtel, et savouré un repas au restaurant, avant de retourner le lendemain. Ce moment-là a été vraiment marquant, une expérience magique !
C’est précisément cela qui m’importe : faire découvrir ces instants magiques aux jeunes et aux moins jeunes, des moments exceptionnels souvent méconnus.
J’essaie de créer de tels moments, similaires à la convivialité des crêpes à la Chandeleur. Au final, cela ne demande pas grand-chose et nous passons tous un agréable moment ensemble.
Comment parviens-tu à équilibrer ta passion pour l’aviation avec ta vie professionnelle ? Y a-t-il des similitudes entre les deux ?
Les deux activités demandent beaucoup de confiance en soi, de la vigilance.
Quels sont tes projets ou aspirations futures en tant que pilote d’ULM ? Des destinations que tu rêves de survoler ?
Mon rêve est d’acheter une maison en Provence, dans le Vercors ou en Ardèche, garder ma maison ici et voyager entre les deux en ULM. Dans 3 ans et demi, je serai pensionné et j’ai envie de faire ça. Éventuellement avoir ma petite piste privée chez moi.
En dehors de l’aviation, quels sont tes autres centres d’intérêt ou passions dans la vie ?
Tout m’intéresse comme le bateau, mais j’adore le camping-car, c’est l’une de mes principales passions.
Pour terminer, peux-tu nous partager une anecdote ou une histoire qui reflète bien ta passion pour le ciel et l’ULM ?
Des anecdotes j’en ai plein mais on ne peut pas les dire ici ! – RIRES
On a interrogé ses amis et sa famille…
“Dominique est une personne qui a besoin de rendre les autres heureux au risque de se pénaliser lui-même de certaines envies. Il ne supporte pas l’injustice. Il a besoin de se sentir entouré mais ne supporte pas de demander le moindre service à ses amis. Il va toujours dire ce qu’il pense au risque de s’énerver pour faire valoir ses convictions. Il ne changera pas pour plaire même si le regard des gens lui est très important. La famille est une valeur, le travail une priorité. Il aurait besoin de plusieurs vies pour réaliser tous ses projets. Il est conservateur, il aime les bonnes affaires mais ne jette rien ! Sa maman est sacrée aussi !” nous a confié Julien CHANET.
Une vidéo du personnage ?
Je ne peux pas terminer cet article sans présenter une vidéo du personnage, Dominique est une personnalité à fort caractère, folklorique mais qui donnerait son cœur pour que tout aille bien. Il aime emmener les copains à bord de son Coyote classique. J’ai eu la chance de partager un moment privilégié avec lui et je vous l’offre ici.