« ULM, le coming-out aérien de l’élite parisienne»
Sur l’aérodrome de Toussus-le-Noble, où le prix de la taxe d’atterrissage est exorbitant, un vent de révolution souffle. Enfin, révolution, façon de parler : disons une légère brise d’été qui sent encore un peu la naphtaline des vestes en tweed. Car l’Aero Touring Club de France, bastion imprenable de la grande aviation parisienne, a décidé d’ouvrir ses portes à une pratique qu’il regardait autrefois de haut : l’ULM. Oui, vous avez bien lu. L’élite a sorti ses Ray-Ban pour regarder de plus près ces petits engins volants si populaires chez les… comment dire… gens de peu. Et surprise : elle a dit oui.
L’ATCF surprend tout le monde à Toussus
Rappelons que l’ULM, longtemps méprisé par les aviateurs en veste Hermès, était perçu comme l’aviation des bouseux. « C’est quoi cet engin ? Un parapente avec un moteur de tondeuse à gazon ? », ironisait-on en sirotant un cognac dans le salon VIP du club. Mais voilà que les temps changent. Comme ce neveu un peu excentrique qui ramène son « ami » au dîner de Noël, l’ULM a fini par s’imposer. Petit à petit, ses arguments ont fait mouche : liberté, accessibilité, simplicité… et coût réduit (même si ce dernier point reste un concept abstrait pour les membres de l’Aero Touring Club).
Alors, dans un geste d’ouverture digne d’un communiqué de Pride Month, le vénérable Aero Touring Club a décidé de prendre le virage de l’inclusion. Désormais, on peut y suivre des formations ULM ou convertir son PPL (Private Pilot License) pour goûter au plaisir de voler léger. Et oui, vous avez bien entendu : « léger » !
Un discours inclusif façon grande aviation
Pour annoncer ce tournant historique, le club a sorti un communiqué emprunt d’une prose à mi-chemin entre la Déclaration des Droits de l’Homme et un panneau publicitaire pour un séminaire de diversité. « L’Aero Touring Club de France s’engage à offrir un espace bienveillant et inclusif à toutes les formes d’aviation. « Nous croyons que chaque pilote, qu’il vole en avion certifié ou en ULM, a le droit de vivre pleinement son identité aérienne. »
L’expression « identité aérienne » a d’ailleurs provoqué quelques gloussements dans les couloirs, mais qu’importe : l’ouverture, c’est sacré. On parle désormais de « fluidité aérienne », comme pour dire qu’il est parfaitement acceptable de passer du Cessna à l’ULM, et inversement, sans être jugé. « Nous devons déconstruire les stéréotypes entre les différents types d’aéronefs», a insisté leur porte-parole.
Les réactions des membres : entre stupeur et tolérance
Évidemment, dans un club où certains pensent encore que le viril Jean Mermoz est le dernier héros moderne, cette décision a provoqué des réactions partagées. Marcel, 72 ans, pilier du club esquisse un sourire en coin : « L’ULM ? C’est un peu comme les films pour adultes : tout le monde les regarde avec envie, mais personne n’ose l’avouer. Alors maintenant, on veut faire comme si c’était parfaitement respectable. Très bien, mais qu’on ne compte pas sur moi pour monter dans un de ces machins, et tant qu’on ne me force pas à partager le hangar avec ces bidules en tubes et toiles, moi, ça me va. »
Mais pourquoi ce revirement soudain ?
Certains esprits malicieux murmurent que l’inflation galopante et la raréfaction des jeunes pilotes privilégiés n’y seraient pas pour rien. Après tout, entre les taxes exorbitantes de Toussus-le-Noble et le coût astronomique de l’entretien des avions certifiés, l’élite s’est retrouvée un peu seule dans son coin.
« L’ULM, c’est un peu la version aéronautique de Tinder : accessible, rapide, et sans trop d’engagement. »
Un nouveau chapitre pour l’Aero Touring Club ?
Alors, faut-il saluer ce virage inclusif ou y voir un coup de communication bien calculé ? Difficile à dire. Toujours est-il que l’ULM, cet ancien paria, vole désormais au-dessus de Versailles, côtoyant les nuages avec autant de légèreté que les avions certifiés. Et qui sait ? Peut-être qu’un jour, le club ira encore plus loin et osera inviter des aéro-modélistes sur sa plateforme. Après tout, comme le dit si bien leur nouvelle devise : « Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. »
En attendant, l’aérodrome de Toussus-le-Noble reste fidèle à lui-même : inclusif, certes, mais toujours hors de prix. La révolution, c’est bien, mais pas à n’importe quel tarif.