A propos de L'auteur

Les Paramoteurs font de la résistance

Que les choses soient dites tout de suite, je n’ai aucune chance d’être objectif dans cet article. Je n’aime pas les motorisations électriques. Je n’ai aucuns arguments à apporter, je n’ai juste pas envie de les aimer ! Je suis mécanicien, le moteur thermique est dans mon ADN ! Je vibre sur la même fréquence qu’une combustion interne. Je trouve beau, réellement beau, une architecture moteur en “V”, un turbo ou même encore un système d’admission d’air forcée. Un moteur électrique, c’est triste… Pas de formes, pas de sons, pas de vibrations et même pas d’odeurs ! C’est triste je vous dis… Il me paraissait normal, avant toutes choses, d’éclaircir (de façon raisonnable et mesurée) ma position avant de dérouler la suite de ce sujet. 

Depuis 2020, pour des raisons écologiques liées aux transitions énergétiques et a la réduction des nuisances sonores, Sébastien GOSSE essaie, sans aucun scrupule, de déboulonner les statues des dieux pistons en développant un concept de paramoteur électrique : Le FLYING OHM.

Sébastien est passionné de paramoteur, nous adhérons au même aéroclub et par conséquent, nos chemins se croisent très régulièrement. Ayant été éduqué pendant mon enfance, lorsqu’il a abordé le sujet, j’ai pris sur moi et je l’ai laissé essayer de me convaincre. 

Ne me faites pas écrire, ce que je n’ai pas écrit… Mais, je dois avouer que devant une telle détermination ; Que ce soit la sienne ou celle de son associé, Matthieu BOISSON, qui l’a rejoint depuis plusieurs mois, je n’ai pas pu rester insensible. J’aime, avant tout, les personnes qui ont envie et qui sont prêtes à tout pour y arriver et de ce côté-là, croyez-moi, ces deux-là sont sur le podium.

Matthieu BOISSON et Sébastien GOSSE respectivement à gauche et à droite du Flying Ohm

Ils ont pensé, étudié et créé un concept révolutionnaire. Le FLYING OHM n’est pas un paramoteur mais un kit de conversion. Je m’explique : L’idée de base de nos compères était de concevoir un paramoteur électrique abordable, ce qui représente un réel défi. Une motorisation électrique de qualité et proposant une autonomie acceptable coûte très cher. Additionné à une activité de loisir dont le marché reste pour le moins modeste, rend la mission quasiment impossible. Ils ont donc décidé de créer un kit autonome, regroupant batterie, moteur, contrôleur de vol et commande, le tout intégré dans une structure aluminium adaptable aux châssis de paramoteur existant déjà dans le commerce. C’est hyper ingénieux! Le jour où, vous céderez aux tentations d’un vol calme et reposant, vous aurez la possibilité de conserver sellette et châssis en transformant facilement votre paramoteur thermique en paramoteur électrique. C’est tout d’abord une économie matérielle importante et non négligeable, mais de plus, cela vous permet de revenir au thermique si le cœur vous en dit. Pas mal, non ?

Ce n’est pas tout ! Pour compléter l’offre, FLYING OHM a développé un logiciel spécifique intégrant trois modes de gestion de puissance : éco, normal et sport ainsi qu’un maintien d’altitude géré électroniquement permettant d’optimiser la durée de vol tout en libérant le pilote de la gestion des gaz. Il est quand même difficile d’occulter le fait que les nouvelles technologies apportent leur lot d’agrément…

Aujourd’hui le FLYING OHM est un prototype, équipé sur un châssis de la marque ibérique P.AP. Ce premier prototype, permettant une autonomie de vol d’environ une heure est très souvent utilisé, dans le cadre de son développement, au sein de l’école Atlantic Paramoteur. Je n’ai pas eu l’occasion d’essayer ce prototype mais (gardez le pour vous) je me suis secrètement surpris à en avoir envie…

Philanthrope de profession, nos acolytes ont développé le FLYING OHM sur un modèle “open source”. Vous pouvez, par conséquent, retrouver tous les plans et détails sur leur site internet pour électrifier vous même votre paramoteur.

Nos deux complices (surement complices de l’assassinat des moteurs thermiques… Je me porterai partie civile lors du procès) ambitionnent l’aventure de l’industrialisation et de la commercialisation de leur produit. 2024 sera consacrée aux différentes homologations démontrant la sécurité et la fiabilité du produit ainsi qu’aux recherches de fonds pour mener à bien cette quête. 

Pour enfoncer le clou, FLYING OHM aspire à de nouvelles conquêtes. Ils ont déjà été contactés à plusieurs reprises par d’autres dignes héritiers de Thomas EDISON pour tenter d’électrifier différentes classes ULM. Il s’avère que, mis à part le dimensionnement des batteries, le reste du kit de conversion s’adapterait simplement et sans aucunes modifications. Deux kits seront bientôt envoyés pour équiper un pendulaire et un motoplaneur.

Dans un monde quelque peu chamboulé, il y a aujourd’hui deux clans. Les personnes, dont je fais partie, qui misent tout sur la découverte d’un jus de betterave transgénique nous permettant de conserver nos bons vieux moteurs à combustion interne et les autres. FLYING OHM sont de ceux-là, sont de ceux qui se relèvent les manches pour se forcer à changer de paradigme et à trouver de nouvelles solutions…

N’hésitez pas à suivre ces nouveaux pionniers sur les réseaux sociaux (facebook, Instagram et Youtube) ou a découvrir le FLYING OHM sur leur site internet : www.flyinghom.com