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Le tour du monde en ULM D’HERVE RIBET, « tout le monde en parle »

Ce matin, 8h45, café Royal, 58 rue Marguerite de Rochechouart, Paris 9ème


Chaque matin, c’est un rituel, je vais prendre mon petit café au bistrot du coin. C’est l’heure de pointe, Paris est déjà debout. Les habitués jouent des coudes avec les clients pressés.

Mr Raymond, cafetier de son état, s’entretient avec un client, tout en lui servant un petit blanc bien sec.

«T’as entendu la nouvelle ? Y’a un gus qui s’appelle Hervé Ribet qui s’apprête à s’envoyer en l’air, littéralement, autour du globe dans son ULM.
C’est pas une blague, c’est pas un film, c’est juste un gars qui dit : “Tchao, j’vais faire le tour du monde, dans un machin volant à la sauce Rotax.”
Ce Ribet, c’est pas un manchot. Non, non, lui, il a déjà tapé dans le monde de l’ULM et de l’aviation, alors faire le tour du globe tout seul, c’est genre la suite logique pour lui. Il a même construit ses propres zings, le mec. Et là, il s’est dit “Tiens, pourquoi pas un tour du monde à bord d’un Skylark ?”
Alors, en septembre 2024, il se fait la malle, direction: Partout.
Pas pour prendre le frais, hein ? Mais en mode casse-cou !
Imaginez, ce gars-là va braver les océans, survoler des terres lointaines, tout ça, dans un ULM. Ouais, pas une fusée spatiale, hein, un ULM, mec ! Avec un réservoir de 300 litres minimum, c’est pas une virée chez le pompiste.
Non, là, c’est du sérieux. Ce Ribet, il prépare tout lui-même. Les autorisations, les visas, tout ça, sans chichis.
Il demande parfois un coup de paluche à ses potes pour pas s’emmêler les hélices.
On dit même qu’ il tord un peu le bras aux règles de l’ULM, en se formant à des trucs comme le vol sans visibilité, des approches IFR, et tout le bazar…
Pour ce périple, il faut du matos. Et là, c’est pas juste un chapeau et des lorgnons. Non, non, y’a du lourd : des GPS dernier cri, des trucs pour les survols maritimes, un canot de sauvetage, et même une combi de survie étanche.
C’est comme s’il partait en expédition sur Mars.
Alors voilà, Ribet, c’est pas juste un type avec des ailes, c’est un mec qui a les couilles d’aller voir ce qui se passe de l’autre côté de l’océan. Et moi, je tire mon chapeau. C’est pas tous les jours qu’on croise quelqu’un qui décide de regarder plus loin que le bout de son pif, surtout avec un ULM.
Alors les gars, préparez-vous à lever les yeux vers le ciel en septembre 2024, parce que Ribet, lui, il va montrer que les rêves, c’est pas juste pour dormir.
Et il va les faire planer haut, très haut. »

8h52. Le facteur du quartier entre dans le troquet, un télégramme à la main… on lui sert tout de suite un petit blanc bien sec.
Il nous lit carrément à voix haute :

« Hervé Ribet, Expé ULM multiaxe, départ imminent.
Aviateur audacieux, vols divers, construction engins.
Formalités compliquées, équipements spécifiques: réservoir 300l, vol tous temps, IFR en cours ,EFIS ,GPS, transpondeurs ADSB OUT. ULM proche avion. Budget : 70k-120k €.
Matos survols maritimes, canot, balise Argos, survie étanche.
Ambition, témérité. Tech différente aéropostale. »

8h57. Noyé dans le brouhaha du bouiboui, j’avise Bruno, un client que je connais. Un ingénieur des ponts et chaussés.
Il me prend à part, histoire de m’éclairer sur le sujet.
Et recommande un petit blanc bien sec.

« Les événements relatifs au cas Hervé Ribet se résument à une entreprise volitive remarquable. À savoir, son voyage planifié en septembre 2024, à bord d’un dispositif aérien conçu par un industriel tchèque.

Il apparaît évident que le dit Ribet manifeste une exaltation quant à cette expédition à venir.
Ce sujet d’étude non conventionnel démontre une maîtrise conséquente des engins aériens, passant du microcosme au macrocosme, effectuant des manœuvres acrobatiques d’une singularité frappante. À souligner, ses activités de conception de mécanismes volants.

L’aspect technologique de sa machine volante témoigne d’un réservoir de capacités étendu, permettant une longévité opérationnelle notable, et l’usage d’outils de navigation adaptés aux conditions nocturnes.

Ce périple de quatre mois, loin de s’apparenter à une simple excursion, s’avère une exploration aérienne d’envergure. En dépit des avancées technologiques dans le domaine de l’aviation, la motivation demeure : découverte de territoires vierges en haute altitude. 

Dans une certaine mesure, Hervé Ribet incarne un explorateur céleste, projetant ainsi son appétence pour l’aventure dans ce voyage troposphérique. »

9h03. Le vieux Gilbert, gars du terroir, décharge sa marchandise devant le zinc: Oignons, navets, radis… Ses légumes, ce n’est pas la camelote qu’on vend à Rungis.
Au lieu de saouler madame Suzanne avec ses salades, il ferait mieux de commander deux petits blancs bien sec.

“Oh là là, tu sais, y’a c’histoire du gars Ribet, t’l’as pas entendu ? L’va s’envoyer ben haut dans l’ciel, là-haut avec sa drôle de machine volante.

L’part en voyage, loin, très loin, pour longtemps. Et devine d’où qu’i’ décolle ? D’là où y’a d’l’eau partout, à Abbeville, pas loin d’la mer.

Le père Ribet, c’est pas comme tout l’monde, tu sais ! L’sait ben comment s’envoyer dans des p’tits machins, pis dans des énormes aussi. L’fait des figures là-haut dans l’air, tout comme un vrai acrobate. Pis tu sais quoi d’autre ? Quelques fois, i’construit même ses propres machines volantes, tout seul !

Pour s’en aller en voyage, i’faut demander des tas d’papiers, d’autorisations, tout un tas d’choses embêtantes. Des fois, i’demande tout seul, pis d’autres fois, i’demande un coup d’main pour s’en sortir.

Mais l’mieux dans tout ça ? C’est comment qu’sa machine à voler est spéciale. L’a un gros réservoir pour rester dans l’air longtemps, pis des outils pour voler même quand tout est tout noir d’vant.

Ça coûte ben des sous, entre 70 000 et 120 000 anciens francs.
L’a même prévu des affaires, s’il doit voler au-dessus d’la mer.

C’voyage-là, c’est pas comme une balade normale, c’est une grande aventure.
C’est un peu comme les histoires qu’on lit quand on est gamin, mais c’est pas du tout pareil ! 

Le Ribet… L’est un peu comme un explorateur, mais dans l’ciel, et c’est ben chouette ! »

A 9h 06, Madame Suzanne, vieille fille un peu” fleur bleue”, écoute à peine le vieux Gilbert. Toute occupée qu’elle est, à écrire une lettre admirative à Hervé l’aventurier. Elle se verrait bien siroter avec lui, à l’occasion, un petit blanc bien sec.

« Cher monsieur Hervé,

Alors que vous vous apprêtez à vous élever vers les cieux dans cette audacieuse aventure, j’ai ressenti le besoin de vous exprimer ce que je ressens. Vos yeux pétillants à l’évocation de ce périple éveillent en moi une admiration profonde pour votre audace et votre passion.

Votre voyage imminent vers l’inconnu m’envoûte et suscite en moi une curiosité sans pareille. Vous, l’explorateur téméraire, prêt à défier les hauteurs azurées, trouvez en moi une complice admirative de votre audacieuse épopée.

Votre façon de maîtriser l’art de naviguer dans les cieux suscite en moi une fascination qui transcende l’ordinaire. Votre lien avec le ciel étoilé est d’une beauté saisissante, et je me retrouve à rêver de voler à vos côtés, à explorer l’immensité céleste avec vous. »


En sortant du café Royal, 58 rue Marguerite de Rochechouart, je me suis dit:

« Mais qu’est ce qu’ils ont tous aujourd’hui? »


Il faut décidément que je me renseigne sur ce gars là…
Ça fera sûrement un chouette papier dans mon canard, dépêchons-nous avant qu’il se barre…

Allez c’est promis, la prochaine fois je vous ferai un vrai portrait d’Hervé Ribet. Il nous parlera lui même de son tour du monde !»