Chers pilotes, élèves ou aficionados de l’ULM, s’il y a bien une chose qui nous rassemble autour de nos machines à rêves, c’est la perspective de pouvoir nous affranchir des affres du « certifié ».
C’est à la fois grisant de pouvoir se dire qu’on est libre de gérer nos révisions comme on veut, mais c’est aussi et surtout une chienne de responsabilité, surtout quand, comme moi, on se retrouve, devant un moteur, comme une poule devant un couteau !
On pourrait se dire que tenir un carnet de route à jour, c’est un truc « d’avionneux » ou de psychopathes de l’agenda, et puis quand même, saperlipopette ! Ce n’est QUE de l’ULM !
Sauf qu’en réalité , si on y regarde de plus près, on s’aperçoit vite que le moteur vit sa vie à lui, la cellule idem, l’hélice…pas mieux, etc etc etc, et que chacune de ces parties qui cohabitent globalement plutôt bien ensemble a sa temporalité bien à elle.
De fait, me voila bien ! Moi qui pensais pouvoir voler en toute insouciance, me voilà nommé Chef mécano de ma propre machine, Responsable de sa bonne santé et de la sécurité des personnes que je vais survoler au moins autant que de la mienne.
Admettons ! J’accepte le challenge. On se retrousse les manches, on améliore la bête, on la peaufine au fil des mois jusqu’au moment ou on se dit qu’on a atteint la maturité, l’équilibre subtil qui nous permet de nous arracher à la Terre sans crainte et en osmose avec notre destrier…

C’est à peu près à ce moment là qu’arrive l’élément perturbateur, le grain de sable qui vient gripper la mécanique chantante de notre autosatisfaction. : Le terrifiant, l’implacable, le tonitruant,…Le Bulletin de Service !
Lorsqu’en plus, vous y constatez la mention « Mandatory », ça sent le REX d’une situation bien mal engagée que les constructeurs ne souhaitent pas voir se reproduire ! En âme et conscience, rien d’autre à faire que de stopper les vols tant que les contrôles n’ont pas été réalisés.
C’est ce qui m’est arrivé récemment. Dans mon cas, j’ai eu la chance d’être alerté rapidement de l’existence du bulletin mais c’est presque le hasard qui m’a permis d’en être informé. Un peu secoué par ce constat, j’ai décidé de créer un groupe WhatsApp avec quelques propriétaires que je connaissais afin de déterminer les étapes du chantier de vérification, dans notre cas, celle du stabilisateur qui pouvait montrer des criques en certains points clé. J’ai également ameuté tout le monde sur le groupe FB dédié à ma machine. A ma grande surprise, certains membres ont découvert ce bulletin plus d’une semaine après son émission.
Qui vais-je bien pouvoir blâmer pour ce manque de lucidité, qui, à part moi-même, de n’avoir pas confié au constructeur mes coordonnées pour être alerté en cas de nouveau bulletin de service ???
La réalité, c’est que même si on est propriétaire individuel de sa machine, on fait partie, qu’on le veuille ou non, d’une communauté d’utilisateurs qui doivent pouvoir être informés quasiment en temps réel de tout événement potentiellement impactant pour la sécurité de nos vols, pour autant qu’on ait pris le soin de prévenir les fabricants qu’on existe.
Alors s’il y a bien dans vos projets un mail qui ne saurait attendre davantage après avoir lu cet article, c’est celui que vous allez envoyer à votre constructeur préféré, comportant vos contacts afin qu’il puisse vous informer sans délai de tout nouvel événement réclamant votre attention.
Dans mon cas comme dans celui de mes acolytes, tout est bien qui finit bien. La vérification a démontré que nos machines étaient parfaitement saines ! C’est donc reparti, avec au passage de la visserie toute neuve, pour de nouvelles aventures !!!
Bons vols à tous !

