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Alexis Peltier: « Voler, un art de vivre »

Alexis Peltier, avez-vous déjà entendu parler d’Alexis Peltier ?

Ce nom-là, je l’avais déjà entendu prononcé par les anciens, ceux de la vieille piste, quand ils parlaient de la belle époque. 

Peltier, c’est l’un de ces noms qu’on mettait à côté de celui des Magallon, Lemonnier, Michelet, Lohoux… 

Pourtant, Alexis n’était qu’un jeune homme au début des années 80 quand l’ULM débarque avec fureur à Persan Beaumont. 

Jeune gendarme de la garde républicaine, breveté avion, il découvre très vite l’ULM et la liberté qui va avec. Alexis, ce n’est pas du genre à mettre les machines dans des cases. Si ça vole, ça l’intéresse… Et voler, ça, il sait le faire.

Oui, car Alexis fait partie de ces gens qui ont le « truc ». 

Depuis l’enfance, voler était son obsession. Fils d’un père ancien pilote de Corsair dans l’aéronavale, il a été bercé par des récits d’aventures aériennes. 

C’est un enfant rêveur, sensible, réservé, pas vraiment fait pour la vie scolaire. Non, Alexis était ailleurs ; à l’heure de la leçon d’arithmétique, son regard se portait déjà sur la fenêtre qui laissait entrevoir un petit carré de ciel.

Tout en assurant son travail à la garde républicaine, Alexis s’est vite fait un petit nom dans le monde bouillonnant de l’ULM. Il enchaînait les meetings aériens à bord de son Golfo, un genre de baroudeur avec des ailes de Maestro…

Et puis un jour, il a été contacté par le photographe Yann Artus Bertrand pour partir un mois au Kenya pour faire un reportage photo. Il sera le premier pilote ULM ( et le seul) à se poser sur les hauteurs du Kilimanjaro.

À son retour en France, Alexis s’initiera au pendulaire et battra le record d’altitude (7700m) à bord d’un GTBI Quartz 18.

Tournage pour la télévision
En pendulaire devant le Kilimanjaro

Mais voilà, les grands espaces vont lui manquer, c’est pourquoi Alexis est parti s’installer au Kenya pour y vivre. 

Avec son ULM, il a fait de nombreux petits jobs. Ça va des cascades sur des films américains de série Z , aux safaris aériens, des missions pour pratiquement tous les biologistes réputés.

Bref, une vraie vie de pilote de brousse, pilote qui a su faire de sa passion un art de vivre.

Sa machine de prédilection , l’Aircam… Un avion propulsé par deux moteur Rotax 912 qui a des faux airs d’ULM.
Bivouac près de Magadi

En tournant mon documentaire sur la petite histoire de l’aviation ultra-légère, j’avais rencontré Olivier Aubert, Christophe Gruault, François Dejean, fait des recherches sur Thierry Barbier. Un point commun à tous ces pilotes, ils avaient tous posé leurs ailes chez Alexis au Kenya.

C’était le chaînon manquant à mon histoire. 

En Afrique, on filtre systématiquement l’essence…
A bord de l’Aircam, la panne moteur n’est pas envisageable dans ce paysage…

C’est pourquoi je suis parti en immersion, vivre une aventure passionnante avec l’un des pilotes les plus extraordinaires qu’il m’ait été donné de rencontrer. 

C’est le sujet de mon prochain film documentaire.

J’y ai découvert une autre facette d’Alexis, un individu sensible au monde qui l’entoure, engagé auprès des ONG environnementales, impliqué dans la vie sociale. 

Un pilote qui cherche à faire bouger l’aviation dans le bon sens dans des pays où tout semble parfois compliqué.

Visite en territoire Massai
SuperCub, machine de référence au Kenya