Nous sommes tous très heureux de prendre la plume pour partager ici notre passion pour l’ULM à travers quelques lignes de temps en temps.
Lorsque Christophe GUYON – notamment connu pour la qualité de ses vidéos sur sa chaine Youtube « L’appel du Rotax » – a émis l’idée de créer un magazine collaboratif, je n’ai pas hésité un seul instant.
Mes premières lignes sont pourtant teintées de doute…
En effet, que se passe-t-il dans notre beau pays, la France ?
Nous avions jusque maintenant un formidable réseau d’aérodromes et bases ULM magnifiquement répartis sur l’ensemble du territoire. Ce sont des endroits où il fait en général bon vivre surtout les week-ends ensoleillés où l’on vient en famille pour prendre un verre, manger ou encore rêver les yeux tournés vers le ciel, tout en regardant décoller nos formidables machines volantes du dernier VL3 à la plus ancienne trapanelle.
Malheureusement il faut bien reconnaitre que ce bonheur est menacé depuis quelques années car plusieurs cas de fermeture d’aérodromes ont été recensés aussi bien en fermeture effective ou en projet de fermeture.
Sallanches : la condamnation !
Dans cette triste série on peut citer en premier le cas de Sallanches qui a définitivement fermé ses portes le 1er septembre 2020. Le projet du Maire était de créer en lieu et place un espace naturel protégé de 17 hectares.
Malgré une bataille judicaire appuyée par une pétition rassemblant 17000 signatures le couperet est tombé dans un arrêté ministériel du mois d’Août de la même année.Le 30 décembre 2021, le recours introduit a malheureusement été rejeté par le Conseil d’État.
Le terrain est désormais définitivement fermé, c’est une triste nouvelle et catastrophique pour les pilotes amateurs que nous sommes car Sallanches était une solution intéressante par sa proximité avec le Mont-Blanc, et la technicité que requière le vol en montagne en faisait une excellente piste de secours.
Oyonnax : le sursis !
Dans un second temps on peut également parler du cas d’Oyonnax qui vient de voir sa date de fermeture définitive repoussée pour des raisons administratives. Le projet étant d’y installer une zone commerciale. Le terrain devait définitivement fermer au 31 Décembre 2023. Aux dernières nouvelles, il y aurait un désaccord entre les acteurs du dossier qui sont la commune, l’aéroclub et l’agglomération. Quoi qu’il en soit l’aérodrome n’a pas fermé ses portes au 1er Janvier 2024. Affaire à suivre donc…
Maubeuge : l’espoir !
Enfin il y’a le cas du terrain de Maubeuge dans les Hauts-de-France qui hélas ressemble très fort à celui de Sallanches.
L’agglomération propriétaire du terrain veut en effet récupérer les 80 hectares du site afin de les rendre « disponibles » pour une implantation industrielle.
Le 20 décembre dernier lors d’une réunion du conseil communautaire, les membres ont voté pour le lancement des études de faisabilité en vue d’un changement d’usage de l’aérodrome.
Nous sommes pilotes, mais nous sommes humains avant tout, et nous pouvons comprendre les arguments de l’agglomération qui veut créer 3 000 emplois sur le site, dans une zone où le taux de chômage est deux fois supérieur à la moyenne nationale.
Actuellement les activités aéronautiques sont garanties cette année, d’ici le mois de septembre nous devrions être fixé quant aux résultats des études réalisées et sur la poursuite ou non des activités.
Maubeuge LFQJ est une grande plateforme avec beaucoup d’activités, chacun essaie de se battre comme il peut, certaines associations ont choisi la voie du dialogue et essaient de trouver des solutions de reclassement avec l’agglomération. Des projets sont d’ailleurs à l’étude et donnent de l’espoir aux usagers.
En fonction de l’état d’avancement du dossier un autre article paraitra en cours d’année avec les derniers développements.
Les questions se posent désormais
Quel avenir désormais pour nos terrains et nos activités ?
Que pourrions-nous faire pour ne pas disparaitre au même titre que nos terrains ?
Comment pourrions-nous agir pour garantir la pérennité de l’ULM dans le futur ?
Le temps qui s’écoule révèle les secrets de l’avenir, et dans son étreinte silencieuse, il portera les réponses tant attendues sur le destin de l’aviation légère en France.
Les solutions existent…
En dépit de la tournure mélodramatique de ces quelques lignes, on peut se réjouir de l’existence de quelques solutions.
Par exemple au terrain de Cambrai dans les Hauts-de-France, les espaces verts disponibles ont été réaffectés à différents usages tout en préservant l’infrastructure aéronautique.
Ainsi, un terrain de golf et un champ photo-voltaïque ont pris place dans une harmonie parfaite avec les pistes en dure et en herbe de Niergnies.
Voilà de belles idées à creuser, pleines d’espoir pour que perdurent nos activités à long terme !